Jean-Pierre Mélia, ex-participant de "Pékin Express", est prêt pour une nouvelle : la présidentielle 2017.
Jean-Pierre Mélia, ex-participant de « Pékin Express », est prêt pour une nouvelle aventure : la présidentielle 2017.

Nicolas Sarkozy vient (enfin) d’annoncer sa candidature, et Macron démissionne du gouvernement, probablement pour suivre ses pas. Mais selon le Journal du dimanche, il y a déjà 74 prétendants aux élections présidentielles. Peu connus du grand public, ils sont aussi rares dans les médias que les Pokémon du même nom.

Par David Marquet

Ils ne participeront pas aux primaires. Ils ne sont même pas assurés d’obtenir les 500 signatures nécessaires. Pourtant, chacun d’entre eux se voit déjà président en 2017. Avec cette certitude en commun : les Français en ont assez des élites, ils ont donc plus que jamais leur chance. Qu’ils penchent à droite ou à gauche, ils rejettent tous le système actuel, et proposent des programmes plus ou moins élaborés pour conquérir l’Élysée. Petite sélection de ces candidats aussi rares que les Pokémon du même nom.

Daniel Adam, le Marxistoss énervé
Son slogan annonce la couleur : « Contre les politicards et les parasites ». « Réalisé par un néophyte », le site est principalement rédigé en blanc sur fond noir, avec des titres et certains textes en jaune, bleu, rose, ce qui n’aide pas à la lisibilité des textes, très abondants. Ce  « philosophe de tradition orale, ancien économiste de la santé, ancien syndicaliste, ancien infirmier, ancien ouvrier de la sidérurgie lorraine », Daniel Adam est très remonté contre le système politique. Pour sa candidature « citoyenne », il s’adresse directement à ses futurs électeurs : « Certains se réclament de la droite, de son extrême, d’autres du PS ou d’une gauche éclatée, ou encore de rien du tout. Comme nous sommes sensés (sic) être égaux en droits et en dignité, la raison nous commande la fraternité. »

À grands renforts de citations de Bourdieu ou de Condorcet et de dessins d’inspiration révolutionnaire ou d’humour noir, celui que le Républicain lorrain définit comme « libre-penseur d’influence marxiste » entend changer radicalement nos institutions. Pour « briser la pensée unique » il veut supprimer l’ENA, Sciences-Po et Polytechnique (rien que ça !), car ces écoles « ne forment que des serviteurs ! » En guerre contre les médias détenus par les actionnaires, il affirme que « le droit d’informer suppose d’informer les journalistes » et pour supprimer les aides publiques de ces « flics de la pensée »,  il propose la création d’un service public contrôlé par un « conseil national indépendant des médias ».

Stéphane Guyot, l’Antiprésidentchu
« Fleuriste, né en 1969, marié et père de 3 enfants», Stéphane Guyot affirme n’avoir rien de « l’homme politique tel qu’on a l’habitude de le voir ». Et pour cause : il est le candidat du vote blanc. Regroupant les gens indignés que le vote blanc soit considéré comme nul, le parti du même nom a trouvé « la parade », en soumettant un candidat pour les représenter. Le programme est archi-simple, et tient en deux phases : « rendre la parole aux Français » et « se démettre du pouvoir ». Son seul objectif est de provoquer la « transition démocratique » qui permettra, par un référendum, de reconnaître le vote blanc, mesure intégrée dans une « nouvelle constitution ».

Au bout d’un mandat de quatre mois, le président, qui « ne doit surtout pas gouverner », se démet de ses fonctions. En somme, une candidature de principes. Le mouvement se targue d’obtenir 26 % des voix, estimation sans doute très optimiste. Mais avec un taux d’abstention à 22,04 % au premier tour en 2012, rappelle l’Express, où pourraient se trouver ses futurs électeurs, il n’est pas exclu d’imaginer qu’il puisse y parvenir.

Jean-Pierre Mélia, le Pékinexpressor
Connu du grand public pour avoir participé par deux fois à « Pékin Express », Jean-Pierre Mélia se lance aujourd’hui dans une aventure bien différente : la course à la présidence de la République. Le programme de son parti, Le Vrai rassemblement, tient en trois points. Ou plutôt trois baisses. Les impôts des ménages « de 36 % en cinq ans », les charges des PME « pour leur rendre une compétitivité perdue », et les dépenses de l’État « sans licenciement de fonctionnaires ». À ceux qui pourraient juger ce plan de bataille irréalisable, ce pied-noir retraité, ancien cadre dirigeant à l’étranger, explique le Point, rétorque par sa botte secrète : son budget. D’après lui, aucun autre candidat n’est prêt à en présenter un. Mélia, en revanche, le détaille fièrement sur son site.

Ce qui frappe chez lui, c’est qu’il s’y croit déjà, n’hésitant pas, quand Society vient faire son portrait chez lui à Toulon – qui est aussi son QG de campagne – à insister à ce que sa femme les rencontre, en déclarant : « Chérie, il y a ces messieurs qui veulent voir la future première dame ». Mais beau joueur, il met le lien de l’article sur son site. Parmi ses mesures les plus « marquantes », l’obligation de chanter la Marseillaise pour un joueur de l’équipe de France, l’indépendance de la Corse par référendum, la prise en charge de l’aide médicale d’État pour les étrangers par le consulat du pays d’origine et la mise sous condition du droit du sol, ou enfin un « séjour carcéral obligatoire pour toute personne de retour de Syrie,  sauf bien sûr si cette personne a été dûment mandatée par une organisation humanitaire reconnue ». Quid des journalistes ? Jean-Pierre Mélia ne le précise pas…

 

 

 

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