Portrait peint de Claude Guéant. Photo Thierry Ehrmann;
Portrait peint de Claude Guéant.
Photo Thierry Ehrmann
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Mardi 23 janvier, Claude Guéant, ex-secrétaire général de l’Élysée, a été mis en examen pour « complicité de favoritisme » dans l’affaire dite « des sondages ». L’ex-gouvernement y est accusé d’avoir privilégié des sociétés amies, en faisant fi des appels d’offres.

Par David Marquet

Claude Guéant n’a pas de chance. Après l’affaire des primes en liquide du ministère de l’Intérieur (d’un montant de 210 000 euros), il avait tenté de se justifier en invoquant le bénéfice d’une vente de tableaux aux prix estimés dérisoires. Condamné en novembre à deux ans d’inéligibilité, 75 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction d’exercer toute fonction publique, comme l’explique Le Monde, le voici de nouveau aux prises avec la justice.

A l’issue de son audition mardi 23 février par le parquet financier du tribunal de grande instance de Paris, Claude Guéant a été mis en examen pour « complicité de favoritisme » dans l’affaire des sondages, nous apprend Libération. La procédure vise en effet l’ex-gouvernement pour des contrats passés sans appels d’offres auprès de deux sociétés dirigées des proches de l’ancien président, Pierre Giacometti et Patrick Buisson, conseiller spécial de Sarkozy.

Si la seule société de ce dernier, Publifact, a empoché une marge d’1,4 million d’euros pour 235 sondages revendus à la présidence, selon Le Figaro, la totalité des études et enquêtes d’opinion effectuées s’élève à 7,5 millions d’euros, précise le quotidien. Même si l’avocat de M. Guéant, Me Bouchez el-Ghozi, trouve un motif de « satisfaction » à ce que son client n’ait été placé que sous le statut de témoin assisté pour l’accusation de « complicité de détournement de fonds publics », il n’en reste pas moins que l’étau se resserre dans cette affaire, après la mise en examen de MM. Buisson et Giacometti pour « recel de favoritisme ».

C’est une carte de visite qui a trahi l’ancien secrétaire général de l’Élysée. Dans un document révélé par Le Monde, se trouvaient ces mots sur un petit bristol attaché au contrat de Patrick Buisson : « Merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG. ». « C’est bien ma carte et mon écriture », avait reconnu Claude Guéant en garde à vue.

Après sa propre mise en examen dans l’affaire des écoutes de l’Élysée, rapportée par L’Express, voilà assurément une nouvelle affaire dont Nicolas Sarkozy se serait bien passé. Néanmoins, il est trop tôt pour dire si ce scandale le rattrapera, et encore moins s’il en pâtira pour la prochaine présidentielle.