L'orientation politique du gouvernement est de plus en plus incertaine, au point qu'il devient difficile de le qualifier "de gauche".
L’orientation politique du gouvernement est de plus en plus incertaine, au point qu’il devient difficile de le qualifier « de gauche ».

 

 

Les récents discours et mesures du gouvernement amènent à ses anciens électeurs à se demander s’il est toujours de gauche. Pour preuve, la pétition lancée contre la loi El-Khomri sur le travail a déjà obtenu 529 799 signatures en une semaine.

Par David Marquet

Où va la gauche ? Le gouvernement appartient-il toujours à cette mouvance politique ? Et où le président lui-même se place-t-il sur l’échiquier politique ? Autant de questions qui paraissent légitimes aux signataires de la pétition « Loi travail : non merci ! » lancée il y a une semaine sur le site Change.org par Caroline De Haas. Ancienne syndicaliste de l’Unef (Union nationale des étudiants de France), aujourd’hui à la tête d’une entreprise spécialisée dans la formation, cette militante féministe explique ses motivations dans une interview au Figaro. 

Si la loi de la ministre du travail Myriam El-Khomri fait tant réagir, c’est que ses mesures phares n’ont rien à envier à la droite. En vrac, relevé sur le compte Twitter de Caroline de Haas :

 

 

Pour autant, l’abondance de signataires de cette pétition est-elle si surprenante ? Récemment, le gouvernement de François Hollande a dérouté ses électeurs. Tout d’abord avec le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, signifiant au sommet de Davos la fin « de facto » des 35 heures, (Le Parisien du 22 janvier) et sa phrase « la vie d’un entrepreneur est bien souvent plus dure que celle d’un salarié » qui lui valut une volée de bois vert, notamment dans Libération. Puis ce fut le départ de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, en désaccord avec la loi sur la déchéance de la nationalité, qu’elle critique, dénonçant son « absence totale d’efficacité, unanimement reconnue » dans son livre Murmures de la  jeunesse : « Que serait le monde si chaque pays expulsait ses nationaux de naissance considérés comme indésirables ? Faudrait-il imaginer une terre-déchetterie où ils seraient regroupés ? »

Arrive cette loi sur le travail, que n’aurait pas reniée la droite, et qui finit de dérouter les électeurs de François Hollande. Mais lui-même est-il (encore) de gauche ? Lorsque France Inter lui pose la question, il semble bien en peine de répondre, éludant la question à deux reprises  :

 


« Monsieur le Président, êtes-vous encore de… par franceinter

Il n’est donc pas étonnant que le président et son gouvernement s’attirent autant de critiques avec cette pétition. Et l’on peut se demander si la « stratégie » consistant à s’aliéner ses électeurs de 2012 ne risque pas de lui porter préjudice en 2017.