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Le café, l’autre meilleur ami de l’homme. Photo : DSJC.

Après avoir été décrié comme néfaste pour la santé des années durant, le café revient en grâce. Non seulement il ne serait pas dangereux, mais selon la récente étude publiée par les chercheurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il permettrait de réduire de 15 à 41 % les risques de cancer.

Par David Marquet

Voilà une nouvelle qui ravira les accros de l’expresso : le café serait bon pour la santé. Mieux : il permettrait de prévenir les risques d’au moins deux types de cancer. Cette déclaration faite mercredi 15 juin ne vient pas de fondus du jus, mais de la très sérieuse Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s’appuie sur les conclusions du Centre international de recherche contre le cancer (CIRC).

L’institution ajoute que la consommation de café réduirait également les problèmes cardiaques, les diabètes de type 2 et les troubles neurologiques. En effet, selon son panel de chercheurs, les gens qui en boivent régulièrement seraient moins sujets à ces maladies. Volte-face d’autant plus étonnant que la même OMS, en 1991, décrétait que le café était « probablement cancérigène », souligne le New York Times (article en anglais).

Aurait-on trompé les défenseurs des petits noirs au comptoir ? Car il y a vingt-cinq ans, l’instance mondiale annonçait non seulement des risques potentiels, mais spécifiques, ou la caféine pouvait être liée au cancer de la vessie et du pancréas. Que s’est-il passé depuis­ ? Les recherches sont plus rigoureuses, et donc les résultats plus fiables, tout simplement, complète le New York Times. 

Depuis 1971, soit vingt ans avant ces premières études erronées, l’agence de recherche contre le cancer de l’OMS déterminait 120 facteurs pouvant conduire au cancer (dont les cigarettes ou le plutonium), sur les presque 1000 qu’elle a étudiés (de l’environnement au style de vie). Alors d’où vient ce revirement ? D’une part, les autres habitudes des adorateurs du percolateur n’étaient pas pris en compte dans les résultats, nombre d’entre fumant comme des pompiers. D’autre part, la manière même de boire le café a été réévaluée.

Une tasse de café par jour réduirait le risque de cancer de 15 %

En effet, dans ce nouveau rapport chantant l’alléluia du caoua, les scientifiques ont mis en garde contre le fait de « boire trop chaud », (à une température supérieure ou égale à 65° C) indique Le Monde, comportement qui favoriserait le développement de cancers de l’œsophage. De plus, le docteur Dana Loomis, en charge de l’étude, établit que le risque de cancer du foie et de l’utérus serait réduit de 15% à une raison d’une tasse par jour. Déjà l’année dernière, un autre groupe de scientifiques, dédiés à définir les directives diététiques du gouvernement fédéral états-unien, avait conclu que de « forts indices » mettaient en évidence qu’avaler deux à trois tasses quotidiennes ne présentait pas de danger, et qu’une consommation modérée pouvait réduire les maladies chroniques.

Entre outre, une étude américano-israélienne démontrait en avril que la consommation de café réduit les risques de cancer colorectal, relate Le Figaro. Qui plus est, la quantité ingérée est un facteur important, diminuant les chances de contracter la maladie d’autant : de 22 % à partir d’une tasse par jour jusqu’à 41 % au-delà de deux et demi ! « Le café contient plusieurs plusieurs milliers de composés chimiques, dont beaucoup sont biologiquement actifs et susceptibles d’avoir un effet sur la santé », selon des chercheurs de l’université de Southampton. Et la caféine rien à y voir, étonnamment, car les bénéfices sont constatés également sur les fêlés de décaféiné.

Désormais les amateurs de café pourront donc siroter leur boisson fétiche en paix, sans s’attirer de remarques désobligeantes sur leur équilibre alimentaire. Et ceux à qui l’on reproche de boire de la « lavasse » car ils attendent avant de le déguster pourront rétorquer :
— Non mais tu vois pas que je lutte contre le cancer ?!
Les partisans du thé brûlant n’ont qu’à bien se tenir.