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L’enseigne de Levallois sera parmi les premières à subir le Brexit. Sa fermeture interviendra seulement trois ans après son ouverture en 2013. Photo : DSJC.

Conséquence inattendue du Brexit, la chaîne de magasins britannique Marks & Spencer a annoncé samedi le retrait de tous ses magasins en Europe continentale. Cette décision provoque l’incompréhension des salariés et la colère des clients, qui se montrent particulièrement remontés à Levallois-Perret.

Par David Marquet

Pour ceux qui aiment les scones, le Brexit acté vendredi 24 juin sera encore plus difficile à avaler. En effet, la chaîne de magasins britannique Marks & Spencer a déclaré samedi dans un communiqué sa décision de retirer ses magasins en Europe continentale, seulement cinq ans après sa réimplantation en France en 2011. La fermeture définitive aura lieu dans trois mois, date à laquelle le Premier ministre David Cameron a décidé de démissionner.

« Nous ne pouvons pas décemment rester sur ce territoire au moment où le Royaume-Uni s’en désolidarise. Nous ne voulons pas transmettre un double message qui ne serait compris ni par les ressortissants de notre pays partisans du Brexit, ni par ceux de l’Union européenne », a précisé Jan Heere, le directeur international de l’enseigne, lors d’une conférence de presse.

La firme emploie 78 000 salariés, dont seulement 700 au Royaume-Uni, selon Stratégies, et va donc devoir licencier 77 300 personnes dans toute l’Europe. Mais cette fois, contrairement à la fermeture de 2001, où les 1500 employés avaient appris par mail la fin de leur contrat, rappelle Les Échos, provoquant un tollé et des remous politiques, Marks & Spencer a choisi de privilégier les départs volontaires, avec de « conséquentes indemnités de licenciements étant donné les circonstances », dont M. Heere n’a pas souhaité indiquer le montant. Le groupe proposera aussi de replacer ses ex-employés dans des entreprises plus proches de l’esprit européen, comme Leader Price ou Monoprix pour la France.

Dans l’équipe du magasin de So Ouest, le centre commercial de Levallois-Perret, le moral est à zéro, et le personnel des caisses est débordé par l’affluence des clients qui font des réserves depuis cette annonce. « Non seulement on va se retrouver au chômage, mais en plus c’est à cause du Brexit, le référendum d’un autre pays ?! » râle Cédric, 23 ans, salarié depuis trois ans.

Balkany sera-t-il victime du Brexit ?

Les clients, quant à eux, ont la ferme intention de se battre pour le maintien de la marque en Europe. Une pétition a même été lancée sur Change.org pour obtenir gain de cause. À Levallois, les habitués ne décolèrent pas. « Je ne peux pas vivre sans mes muffins ! »,  fulmine Alain, 36 ans, cadre supérieur. « Tout ça c’est la faute du PS ! », renchérit Ghislaine, retraitée de 86 ans. Gérard, 53 ans, enfonce le clou : « Le maire a intérêt à empêcher ça si Balkany veut garder la mairie ! ». Le maire, Patrick Balkany a été réinvesti mercredi malgré sa mise en examen par la commission nationale d’investiture de son parti, Les républicains, rapporte Le Journal du dimanche, et avait été réélu dès le premier tour aux dernières législatives, rappelle Le Parisien. Arnaud de Courson, son principal opposant de droite, a quant à lui jugé que c’était « une crise de plus qui portait atteinte à l’image d’une ville gérée par un couple de mafieux sans scrupules ».

Contactée à plusieurs reprises par Le Jefferson Post  au sujet du mécontentement croissant de ses administrés concernant ce contrecoup imprévisible du Brexit, la mairie n’a pas souhaité répondre à nos questions.