Cela fait plus d’un an que le Jefferson Post n’a pas publié de contenu. On vous explique ici pourquoi.

Par David Marquet

Le 2 juin 2019, soit il y a un peu plus d’un an, paraissait le dernier article du Jefferson Post. Depuis, plus rien. Aussi, la rédaction dans son ensemble (c’est-à-dire moi, en fait, mais ça fait plus chic de dire « la rédaction ») tient à apporter quelques explications à nos fidèles lecteurs et trices- soit une dizaine, peut-être même une vingtaine de personnes, soyons fous).

On pourrait vous déclarer que c’est sous la pression des pouvoirs politiques que Le Jefferson Post s’est vu ainsi priver de son devoir d’informer, et que, la mort dans l’âme, la rédaction a dû céder sous peine de poursuites judiciaires. Ce serait vachement héroïque et romanesque, mais c’est bien sûr complètement faux.

D’abord, il faut savoir que la rédaction du Jefferson Post n’en est pas vraiment une. Au départ, en sortant de mon école de journalisme, mon diplôme de secrétaire de rédaction en poche, j’espérais que plusieurs de mes camarades me rejoindraient dans cette belle aventure : il n’en fut rien. Ce qui changeait d’emblée la donne.

On pourrait être plus honnête et vous avouer que la rédaction dans son ensemble a été prise d’une grosse flemme, mais ce ne serait pas tout à fait exact non plus.

On va donc essayer d’être honnête, et le plus transparent possible.

Une véritable rédaction se compose de journalistes, qui vont chercher les infos et écrivent les article ; de photographes qui les illustrent ; de correcteurs qui les relisent et les corrigent ; de secrétaires de rédaction qui choisissent les titres, les photos, calibrent les articles et font les chapeaux ; d’administrateurs du site qui les mettent en ligne, ajoutent les liens hypertextes vers les articles en interne et ceux de leurs confrères et les référencent ; et de community managers qui les diffusent sur les réseaux sociaux.

C’est en cela que, comme il est précisé dans la page À propos du site, Le Jefferson Post est un site de relais de l’information, ce qui sous-entend que chaque info traitée est vérifiée et fiable. Sauf si bien sûr on pense que tous les journaux sont corrompus et vendus à des intérêts commerciaux. Mais même si la majorité des médias d’information sont la propriété de grands groupes et peuvent limiter leur traitement de tel ou tel sujet, ils ne sont pas tous affiliés aux mêmes, donc, oui, à mon sens on peut dire que la presse en France est libre – et fiable). Les pure players qui ne vivent que de leurs abonnés sont rares, que ce soit Mediapart ou Les Jours (Ce dernier, qui traite l’info sous forme d’obsessions, avec des épisodes comme dans les séries, est hautement recommandable et en plus, ça tombe bien, ils ont besoin d’abonnés en ce moment).

Au Jefferson Post, tous ces postes sont occupés par une seule personne : moi (à quelques rares exceptions, quelques articles ayant été écrits par d’autres). À cette différence près que je ne fais pas un réel travail de journaliste : je me contente d’écrire selon un angle qui m’intéresse sur un sujet déjà traité par d’autres. (Excepté la rubrique Facéties, où j’écris n’importe quoi pour le plaisir de me marrer, dans le style du Gorafi. Comme sur l’album inédit de Tintin où il justifie (enfin) son salaire de reporter… en écrivant un article.

Mais alors, si je ne fais pas de réel journalisme, qu’est-ce qui m’a empêché d’écrire si longtemps ? Plusieurs choses. La première est sans doute la moins valable : l’actualité ne m’inspirait pas. « Comment ? Avec les Gilets jaunes ? Et les répressions policières ? Et Trump ? Et Polanski ? Et le coronavirus ? Et le confinement… Et… » Oui, il y avait sans nul doute matière à écrire sur ces nombreux sujets. Mais je ne voyais pas ce que je pouvais apporter de plus que la vraie presse, d’autant que l’actualité a été très chargée ces seize derniers mois. Il y a une autre raison, cependant.

Comme je l’ai dit, hormis journaliste, j’endosse tous les rôles décrits ci-dessus. Et parmi ceux-ci, le plus difficile n’est pas d’écrire, ni de créer des liens hypertextes, ni le référencement (même si ce dernier est loin d’être le plus marrant). Le plus ardu est de trouver une photo collant à l’actualité libre de droits. La rédaction (c’est toujours moi, hein) n’a absolument pas les moyens de souscrire à la base de données de l’AFP, par exemple. Et c’est ce qui non seulement prend le plus de temps (les bases de données d’image gratuites liées à l’actualité « chaude » ne sont pas légion) mais aussi et surtout ce qui est le plus frustrant, car je dois souvent renoncer à des articles qui me tiennent à cœur faute d’illustrations adéquates (comme Sheila).

Lorsque j’ai débuté le site, j’étais au chômage, j’avais donc tout le temps nécessaire pour écrire tous les jours et rédiger autant d’articles que bon me semblait. Je pouvais donc d’autant mieux écrire à chaud sur les événements. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et si c’est tant mieux pour moi, mon bébé, Le Jefferson Post, en a forcément pâti.

C’est pourquoi (je parle aux dix ou vingts lecteurs et trices du site) ne vous étonnez pas si, alors que je recommence à m’en occuper, les articles seront moins fréquents qu’à cette période. La rédaction espère en tout cas qu’ils continueront à être de qualité.

La Rédaction